numéro
2012-05

Decision-making in groups under uncertainty

Décision en situation d’incertitude

Cahiers de la sécurité industrielle

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Date de publication
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02/04/2012
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34 pages
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Auteur(s)
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Juliane Marold, Ruth Wagner, Markus Schöbel, Dietrich Manzey

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Résumé

Les auteurs ont étudié les processus quotidiens de prise de décision en présence d’incertitude, à l’aide d’une étude de terrain (field study) dans le secteur médical. Le travail s’inscrit dans la tradition de recherche en naturalistic decision-making (NDM), qui vise à comprendre comment des personnes travaillant dans un environnement critique conceptualisent et internalisent les incertitudes, comment ils les gèrent pour parvenir à prendre de bonnes décisions dans leur activité quotidienne.

L’analyse de leurs données d’enquête indique que l’incertitude est perçue en termes de l’objet concerné et des sources d’incertitude (ce qu’avait déjà identifié des recherches précédentes), mais aussi — il s’agit peut-être d’une observation limitée au secteur étudié — comme un manque de connaissance ou de compétence personnelle. L’incertitude est accompagnée de fortes émotions de peur et de honte. Elle survient lors du processus de diagnostic, pendant le traitement et à la fin du processus de prise de décision.

Les sources d’incertitude les plus fréquemment citées sont une information incomplète et une compréhension imparfaite due à une information instable. Les descriptions des décisions prises en groupe révèlent que l’individu est vu comme une source d’incertitude lorsque est perçu un manque de connaissance, de compétences et d’expertise. Le groupe peut constituer une source d’incertitude s’il existe des opinions divergentes dans les personnes composant le groupe prenant la décision.

Trois situations de prises de décision en groupe ont été identifiées : des réunions interdisciplinaires planifiées (comme les conférences sur les tumeurs), les réunions formelles d’un service hospitalier, et des consultations ad hoc. Dans tous les centres de soins concernés par cette étude, les procédures structurées de prise de décision sont très peu mises en œuvre. Les stratégies employées pour gérer l’incertitude comprennent des tentatives de réduire l’incertitude en recueillant des informations supplémentaires, le report de l’action en attendant que davantage d’information soit disponible, ou la demande de conseil auprès d’autres médecins.

Les facteurs qui déterminent au final les décisions prises en groupe sont la hiérarchie (l’opinion de personnels ayant un niveau hiérarchique plus élevé ayant davantage de poids), l’intérêt des patients et la compétence professionnelle. Parmi les attributs de mauvaises décisions prises en groupe, citons l’absence de consensus et l’utilisation du poids hiérarchique comme principal critère de décision. Les décisions jugées bonnes sont caractérisées par une base d’information suffisante, une culture positive de la discussion et la présence de consensus.

Les auteurs identifient quatre obstacles à une bonne prise de décision : un fort gradient hiérarchique, une mauvaise culture de la discussion, un fort besoin de consensus, et une structuration insuffisante des processus de prise de décision en groupe. Quelques techniques d’intervention qui ont démontré leur capacité à lever certains de ces obstacles dans d’autres industries sont présentées.

 

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